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Cette Terre Sienne

Exposition du 25 au 29 juin 2022

Vernissage le samedi 25 juin à partir de 18h30

Commissaire Héloïse Thiburce

Habiter le monde, s’approprier un espace pour en faire un « chez soi », s’inscrire dans la familiarité d’une demeure, toute cette identification au lieu dont Bachelard a fait une description intimiste et symbolique dans la « Poétique de l’espace », tout cela reste une expérience muette, inépuisable, tant l’idée qu’on se fait de la maison oscille entre l’ancrage, l’enracinement et la fixité d’un côté et de l’autre une ouverture inachevable sur le monde et une surprise permanente. La demeure de l’homme n’est pas seulement une architecture de murs, portes, fenêtres, elle est surtout constituée de manières d’être, de gestes, de postures, de déplacements, de récits de vie, elle est à son image.

Cette très belle expression d’Aimé Césaire dans son « Cahier d’un retour au pays natal » introduit cette exposition qui questionne l’expérience intime de ce rapport à la « demeure » ou au « séjour » de l’homme dans le monde. Une expérience qui en devient plus cruciale quand on en a été dépossédé par l’exil et toutes les violences du monde. Les jeunes artistes approchent cette question à travers un dialogue entre la France et les Etats-Unis, avec un leitmotiv, celui du textile : notre rapport au monde est à l’instar du textile, il est brodé, noué, tissé, tricoté, il y a beaucoup de fils à assembler, à renouer. Par ailleurs tous les textiles, tout ce qui est tissé par l’homme, sont inhérents à notre quotidien , au corps, à l’intimité et deviennent dans l’art des supports pour un engagement : ce sont, un peu comme les éléments sécurisants de l’architecture, des écrans sensibles et tactiles où se reflètent les sociétés ; issus de traditions culturelles différentes, ils portent une régénération de l’imaginaire collectif, le réinventent en incarnant dans leurs fibres la mémoire, l’émotion ; ils ont le pouvoir de réparer les identités déchirées, de rendre visibles des histoires réprimées, de dépasser les oppressions et les violences subies, de reconstruire et transmettre des récits de vie.

Voilà les idées qui portent cette exposition de jeunes artistes enthousiastes, rassemblés à la fin de leurs études et recherches, tous fortement engagés sur les questions écologiques, prêts à mobiliser l’art dans des expérimentations exigeantes et à réenchanter le monde avec toutes les promesses de beauté inhérentes au lien que nous avons avec le sol, avec la Terre où nous habitons.

artistes exposés

Astrid Bourquin

Izzy Davis

Cole Montigny

Claudia Huenchuleo Paquien

Thibaud Leplat

Sarah Tollec

Héloïse Thiburce

Chaque artiste présente son travail

Astrid Bourquin
Astrid Bourquin

Née en 1995 à Etampes, en France.

Vit et travaille à Paris

Après un passage aux Beaux-Arts de Versailles ainsi qu’à L’Ecole de Recherche Graphique de Bruxelles, elle sort diplômée d’études en histoire de l’art et d’archéologie à Paris I Panthéon-Sorbonne

Astrid Bourquin convoque le lien entre ce qui nous entoure et les perceptions que nous en avons. Tantôt, l’artiste part de postulats socio-culturels qu’elle ré-interroge en explorant leurs origines. Tantôt, elle évoque des histoires, des superstitions, des mythes, des contes puisés dans son enfance ou ses racines familiales métissées, et plonge dans leurs trames et leurs intrigues pour tisser de nouveaux récits. Par la figuration de son imaginaire, elle convoque ainsi la notion de persistance des formes au sein de la mémoire en proposant des paysages latents qu’elle situe entre le réel et le fictif. De ce fait, elle tend à re-configurer les règles de la représentation, en proposant des formes de « dérives visuelles ». Elle aborde de manière récurrente les thématiques de l’identité, du rituel, de la mémoire, et du mouvement par hybridations de formes, de matières et de médiums. Ses pratiques sculpturales, picturales et performatives tutoient la magie, le souvenir, le rêve pour finalement proposer un réalisme poétique. Son langage plastique joue de la tension entre le précieux et le quelconque, l’inquiétant et le familier, le noble et l’ordinaire, pour tenter de les rendre poreux. Autant d’expériences sensitives qui s’opposent au conditionnement culturel. La résilience, pour elle, commence par une action sur la matière première et la plasticité du monde. Elle propose ainsi de bifurquer, d’aller ailleurs, pour questionner notre présence au monde

Izzy Davis
Izzy Davis

Izzy Davis is an American mixed media and ceramic sculptor, born in 1998 in California. After earning two Associate’s Degrees from Diablo Valley College, one in Studio Art and one in Fine Arts, she transferred to San Francisco State University where she graduated Summa Cum Laude with a Bachelor’s Degree in Studio Art and a Minor in Education. She plans on using her degree and knowledge of the arts to make a difference in the U.S. education system by becoming a public art teacher. Her work consists mainly of forms based on nature and the human body created using media such as ceramic, metal, wood, wire, and video installations

Each artwork I have made is created with a different meaning behind it, but one thing all of my projects have in common comes from my fascination with natural forms. From objects in life and in nature to people and the human body, I am drawn to the way the curves and colors work together. When it comes to ceramics, I enjoy experimenting with the limits of different clay bodies and seeing what organic forms I can create. In mixed media sculpture, I focus on the material to challenge the practical uses of it and to explore new possibilities in how I can push the limits of the material. My inspirations for the artwork I create come from nature, organic/natural forms, and fellow artists. Working with various materials is a therapeutic experience for me, as well as a way of experimenting with how different art forms and ideas work together

Cole Montigny
Cole Montigny

Cole Montminy est né en 1993 à San Diego. Il vit actuellement à San Francisco où il poursuit un MFA en cinéma à la San Francisco State University.

J’aime travailler avec la laine et d’autres tissus pour créer des animations et des “peintures” qui ont une qualité douce. J’utilise l’animation stop motion pour donner vie à mes tableaux ! Je m’inspire de  l’art populaire, la nature, mes amis et ma famille. Je n’aime pas les NFT.

Claudia Huenchelo Paquien
Claudia Huenchelo Paquien

CLAUDIA HUENCHULEO PAQUIEN

info@claudiahuenchuleo.art

+1 (415) 425 7523

Born in Chile, based in San Francisco, California

I create from states of being intrinsically connected to places and territories. In resonance with my father’s struggle to define home and belonging, I have developed an artistic praxis that takes memory, culture, and race as starting points to understand my subjectivity as a Mapuche woman within global discourses of indigeneity.

Across a constellation of assemblages, where the material collides with the incorporeal, my practice interrogates diasporic experience and mobility as forces that inform the experience of contemporary indigeneity. Stories of bridging take form through allegories where the human is in conversation with plants and the animal world. Sometimes, the material crosses the line to immateriality and becomes incorporeal or virtual as in sound or augmented reality. In a laborious process of forming and building, materials become an affective refuge for bonding and mixing to conjure the hybrid object. Image takes meaning from expressive performative gestures to reveal stories and realities of connectedness. Relationality is a state of being that goes beyond the human centered experience of alienation as mediated by Western culture. 

As a research-based artist, I combine artistic experimentation and the theoretical. I gravitate toward communities and collaborations engaged in uncovering the legacies of colonialism that render indigenous presence invisible in the contemporary globalized world. My ultimate commitment is revealing decolonial practices within artistic, cultural, and political spaces.

Thibaud Leplat

Thibaud Leplat

Né en 1997 à Vannes (Bretagne), il vit et travaille à Lille. Diplômé cette année du Diplôme National d’Art à l’ESA Hauts-de-France, il a étudié auparavant à l’UCO d’Angers. Sa pratique se déploie en photographie, en vidéo et en volume. Souvent, un texte vient relier les pièces entres elles, à travers une lecture performée ou des éditions. En parallèle de sa pratique de plasticien, il développe une activité curatoriale. Il a notamment collaboré avec le Collectif BLAST (Angers), le Collectif Jeune Cinéma (Paris) à l’occasion du Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris. Depuis 2021, il intervient au Pollywog Studio, un Artist-Run Space à Sens en Bourgogne, ou il écrit des textes critiques.

 Démarche artistique

 Le quotidien, les gestes qui l’accompagnent et la façon dont on regarde les objets est central dans mon approche artistique. Je commence généralement par une pratique de l’écriture, qui prend la forme de bribes de mots, de phrases, de morceaux d’histoires, ou de fictions basées sur la vie quotidienne. En parallèle de la construction d’une histoire, je développe mes projets en photographie, en vidéo et en volume. Pour moi, une image est un catalyseur d’affect, de récits, un marqueur de vérité, une surface sensible qui définit et interroge mon rapport au réel

Héloise Thiburce
Héloïse Thiburce

HÉLOÏSE THIBURCE

 heloise.thiburce@gmail.com +33 (0)7.81.40.98.92

 Née en 1998 / Vit à Paris – France  

 En corrélation avec mes recherches sur les notions d’itinérance et d’écosystème, les surfaces planes que j’aimais travailler depuis toujours se sont faites progressivement sculptures et installations. Mes réflexions sur l’occupation de l’espace m’ont amenée à penser différemment la création artistique dans un rapport plus immédiat avec l’objet. Ma pratique du dessin s’est orientée naturellement vers celle du volume et de la performance.

 « Habiter poétiquement l’espace » Lorsque j’ai découvert la poésie du quotidien à travers l’œuvre de Gaston Bachelard, j’ai pris conscience de la valeur de notre environnement domestique. La fragilité d’un toit. La beauté des choses que nous ne remarquons plus. L’attachement à un territoire connu. Le foyer comme refuge de l’intime. Les êtres vivants, quels qu’ils soient, s’approprient un lieu spécifique qui devient peu à peu une part d’eux-mêmes. Née dans un monde en perpétuel explosion démographique et soumis aux crises environnementales, je m’interroge sur mon encrage au territoire et sur les impacts que je peux avoir sur celui-ci

Sarah Tollec

Sarah Tollec est une plasticienne, illustratrice et poétesse française, née en 1997 à Chartres. Suite à l’obtention d’une licence en Arts Plastiques mineure Lettres à l’UCO d’Angers, elle intègre en 2020 le Master de Lettres Métiers de l’Écriture et Création Littéraire de l’Université CY Paris Cergy. Son travail polymorphe est animé par un intérêt marqué pour l’intime, la nature, le fragile et le corps. Sa pratique relève principalement des arts textiles, de la sculpture et du dessin mais aussi de la performance et de la poésie.

En corrélation avec ma pratique de l’écriture poétique ainsi que mon attirance pour les modestes objets du quotidien, les notions de trésor et de talisman mais aussi l’intime et le corps, j’aime travailler les arts textiles au travers de la sculpture, du dessin, de la performance et des mots sur de petits formats, voire en miniature.

 Ma réflexion sur la volonté de préserver ce qui est éphémère et fragile m’a menée à penser l’impact de mes créations sur mon environnement. Je questionne notamment l’influence globale que peuvent avoir de discrets actes de trésorification sur des déchets de la vie courante mais également sur des morceaux de nature. Mes recherches portent sur les enjeux de la création dans une société où environnement et rebuts se mêlent au point de brouiller les limites du précieux.

 Au travers de ma découverte du travail de Michel Blazy et Kathleen Ryan, j’ai pris conscience de l’impact du choix des matériaux utilisés dans mes expérimentations plastiques et de la beauté des matériaux vivants et organiques.

 Une « culture du quotidien, du minuscule et du superflu » ; en lisant ces mots de Catherine Monnot rapportés par Mona Chollet dans Beauté fatale, j’ai fait le lien entre ma pratique et la mise en jeu du corps des femmes dans l’intimité du foyer ainsi que des loisirs qui furent qualifiés de « féminins » tels que la broderie et cantonnés aux limites de la maison. Un attrait marqué pour les matériaux périssables de la vie ordinaire et les éléments fragiles de la nature s’est démarqué dans mon travail. De la même façon que je travaille le texte et la matière dans une recherche de beauté et d’esthétique, je m’attache à mettre en valeur l’insignifiant dans ce qu’il a de plus intime.

Summertime, de Zoe Jean-Toussaint

Zoe lit quelques extraits de son premier récit, écrit au cours de son M2 de création littéraire au Havre.

Elle s’était écrasé le nez, les joues, le visage contre les murs.Tous les secrets entraient dans les murs, il n’en sortait jamais de bras ? So hush, little baby, don’t you cry. Elle avait gardé une petite marque creuse sur le front, de la  taille d’un confetti, souvenir d’un coin de table. Elle pensait à sa tête de bébé. La rondeur de sa tête de bébé, le contact mou avec le monde. Elle se disait que les bébés naissaient ainsi, le corps mou, pas fini d’être façonné, pour que les meubles, le corps des autres, le monde autour, leur entrent dedans et les fassent. C’était la guerre avec les meubles, avec les angles. Combien de hanches avaient rencontré la table de la cuisine. Combien de pieds de lit dans les orteils et de poignées de porte dans les coudes

La voix de Sam continuait d’onduler swing low, sweet chariot, comme s’il se moquait bien de sa propre mort.

Elle regardait les rideaux se gonfler d’avant en arrière, hors de la maison, dans une cadence régulière, puis irrégulière. Dedans, dehors, dedans, dehors. La sensation que, depuis tout à l’heure, des corps entraient ainsi par effraction, et que le disque dans le salon était de connivence. La sensation bizarre, d’être dans les rideaux là-bas, plutôt que dans le canapé, la sensation d’être le rideau, qui regarde le corps dans le canapé.

La tête à l’envers, elle commençait à dormir dans le canapé, la musique ne pulsait plus dans la poitrine. Le coeur, à peine dans le canapé. Dans ces demi­-sommeils, elle se disait soudain qu’elle n’avait plus de jambes, elle avait quitté ses hanches, elle avait quitté ses bras, et à présent elle n’était qu’une tête ronde qui voulait dormir, et ne dormait pas. Elle regardait le plafond, comme si c’était la mer, ou bien pensait à la mer, à cause du bruit des vagues, et du moteur de la navette. C’est fou comme les bruits de moteur bercent, ceux des voitures dans les hauteurs, les rotofils aux bords des routes, dans les jardins, la navette d’un bord à l’autre de l’île, les ventilateurs.

Elle avait pris l’habitude d’entrer dans l’armoire dès qu’elle avait quelque chose à résoudre, quelque chose à nommer…elle retrouvait maintenant l’odeur de son corps, parmi le bois, le coton, la laine, le lin. Chaque chose, à l’intérieur de l’armoire portait un nom. Cet odeur-là devait porter un nom. Elle le traçait secrètement avec ses doigts contre l’une des parois boisées. Elle pensait à la forme de ses pieds, de ses genoux, de ses coudes, de ses épaules, de chaque vertèbre dans son dos, de chaque os dans son corps, le nom des os, les pages du dictionnaire, l’encyclopédie du corps humain. Elle ignorait jusqu’alors que le silence avait un nom, et que dans chaque pièce, il existait des silences particuliers. Par ennui, par lassitude, elle enregistrait le silence de chaque pièce, posait le boîtier sur sa poitrine, sur son ventre, sur son crâne, prêt de ses narines, et finissait par s’endormir, bercée par les sons de son propre corps, alors il fallait refaire.

Au cœur du quotidien…

 « Cette nuit, dans un laps de temps étrange, entre le trente et un décembre et le premier janvier de la nouvelle année, elle avait rêvé d’une image déjà vue, qui, pour une fois, n’était pas tout à fait pareille. »

C’est dans cet instant infiniment condensé que s’étire une vie de famille et toute son atmosphère ambiante dans une île lointaine mais parfaitement situable à l’horizon, et à travers elle la narratrice explore une familiarité intense avec le monde, une connivence qui va jusqu’à la fusion totale : avec les membres de cette famille, la mère, le père, la mamie, la tante, les sœurs, avec leurs gestes et leur mimiques propres d’entrée dans le monde de tous les jours ; avec la maison et ses meubles, ses outils technologiques, ses rideaux et tapis avec lesquels on peut changer et échanger, qui rentrent dans la chair en prenant chair eux-mêmes. A la lecture de ce récit, on s’interroge sur la familiarité, sur tout ce qu’elle a d’étrange, sur « la bizarrerie partout », la « bizarrerie familière »

Le ventilateur tourne, brasse l’air, les histoires et les bruits de la maison, le disque tourne lui aussi, diffuse summertime et tout ce qu’il enregistre aux alentours, les corps sur le tapis deviennent des disques à entendre, les roues des voitures tournent sur les routes de l’ile, râpent à mort l’asphalte ; l’écriture donne un tour de vis au récit et à la relecture chaque ligne ajointe sur sa crête la familiarité à l’inquiétude et à l’étrangeté, met à jour, découvre sous la conscience le travail de la vie au jour le jour, de la vie courante qui n’a rien d’ordinaire sous le masque du trivial ou du banal ; un travail extra-ordinaire plutôt, qui nous met au monde en apprivoisant la part d’inquiétude qu’il nous apporte nécessairement : le monde ne devient un « chez soi » que dans ce mixte de familiarité et d’étrangeté qui en constitue le noyau énigmatique, la part la plus vivante ; nice and easy dit la narratrice .Cette vie à découvert se refuse à passer dans « l’ordre des choses », à devenir ordinaire, elle se répète, mais à chaque fois ce n’est pas pareil, le corps est toujours nouveau, il se renouvelle, « la maison et les corps continuaient de se faire ensemble, les uns contre les autres » ; le bruit de fond laisse poindre en sourdine l’innommable, le bruit et la fureur du monde, les chaînes de l’esclavage, les douleurs de l’exil, la menace de devoir quitter ce monde…

Ecriture fluide de la familiarité et du travail patient et passif de la familiarisation, de la vie au jour le jour qui imprègne le corps et ouvre sur le sol originaire, la terre natale de l’expérience et de la création. Les mots déchiffrent jusqu’au vertige les moindres vestiges de cette synthèse continue de la vie qui s’incorpore, les cheveux libérés de leur natte ruissellent comme une rivière sur la peau, les mains sur l’accoudoir du fauteuil arrondissent les angles et le monde, une simple question comme « vous avez combien sur vous » ouvre sur des abîmes…

Le quotidien n’a jamais été vu de cette façon : le récit de Zoe Jean-Toussaint est inoubliable, plus jamais vous ne verrez la maison de votre enfance de la même façon, cette extraordinaire attention à la vie qui passe et vous met au monde suscitera le désir de retrouver la source de la musique perdue dans l’éparpillement de l’espace- temps. « Toute âme est une mélodie qu’il s’agit de renouer » (Mallarmé)

HCE / Georges Quidet

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