Expositions
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Salon du dessin de Saint Briac

HCE Galerie participe à ce salon du 8 au 11 mai 2024 dans ce très beau village breton près de Dinard;

Ruth Bess

 Ruth Bess est une artiste née à Lübeck en 1914, morte à Paris en 2015, allemande par sa naissance, espagnole par son père, exilée et formée au graphisme en France et révélée à elle-même par le Brésil. Dans les ateliers de gravure de Rio elle explore sa part secrète d’altérité, au long des opérations complexes de l’aquateinte et de sa chimie en affinité avec les jeux de l’ombre et de la lumière, les nuances de couleur de la nature tropicale.

Elle traverse le siècle et ses deux guerres, elle va et vient entre deux continents, parle cinq langues, s’acharne au travail… Ses gravures appartiennent aux Musées et fondations d’Amérique latine, mais aussi au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, qui l’a exposée en février 2023 dans un hommage au travail des femmes :  80 artistes femmes sortent de leur réserve.

Nous sommes infiniment redevables à Sylvie Mérigoux et à son mari, légataires du travail de Ruth Bess, de nous confier ces gravures : elles évoquent des histoires, des rencontres, mais surtout elles surmontent le « cauchemar de l’histoire » et les persécutions. L’acide de l’aquateinte exerce ses morsures successives sur le métal, mais peut être plus essentiellement au plus profond de l’âme où les atteintes se muent en pixels de lumière, en vibrations de l’imaginaire et du « grain des choses ».

Jonathan Bablon

Jonathan Bablon est un artiste contemporain qui travaille depuis une dizaine d’années sur le trouble de l’époque actuelle, sur son climat d’incertitude et la difficulté d’imaginer un avenir souriant pour la vie à la surface de la planète. Ses peintures, dessins, sculptures et installations laissent affleurer d’étranges combinaisons des trois règnes de la nature, des superpositions d’images issues de paysages, d’oeuvres d’art et de l’imagerie technoscientifique, des branchements imprévus entre la nature et la technologie. De ces hybridations élaborées dans un autre espace-temps naissent des créations chatoyantes et mystérieuses, d’énigmatiques fleurs, séduisantes et troublantes, lourdes d’interrogation, des plantes comme des feuilles de viande, des fleurs de chair, des tomates usinées, des chimères peu viables, peu enviables, mais des miroirs reflétant nos projections sur le futur. Les peintures rupestres présentes ça et là introduisent l’inquiétude liée à l’évolution : de tout temps les hommes ont projeté sur des parois des images de leur devenir, de leur avenir, mais que pouvons- nous projeter, maintenant que notre imaginaire est stérilisé par la faillite du projet de maitrise qui a porté le monde moderne ? les images de Jonathan Bablon vont nous accompagner, elles calment la tempête, ne cèdent pas aux sirènes de la catastrophe ou du salut final, elles créent des haltes provisoires et des lieux paisibles aptes à régénérer l’imaginaire, développer des fictions comme des graines pour ensemencer le monde, vivre avec le trouble, comme le dit D Haraway, qu’il ne cesse de méditer et de figurer dans ses œuvres.

 Né en 1986 aux Lilas, Jonathan Bablon vit et travaille aux ateliers de la Morinerie, à St Pierre des Corps. Il est formé aux Beaux-Arts de Tours et tout au long de nombreuses résidences, en France, en Inde et en Corée. Il a exposé dernièrement « un sale petit bruit de poussière » à l’usine Utopik de Tessy sur Vire, à la Chapelle Sainte Radegonde de Chinon, et à Mac Paris 2023, au Bastille Design Center. HCE Galerie lui a consacré une exposition personnelle en mai 2023, « Pépins frais »…

Gad Cohen

                   Grand dessin cactus, extrait, 2023, à la plume et l’encre de Chine

Gad Cohen a dessiné ce gigantesque cactus pendant toute une année, à raison d’une heure ou deux tous les soirs, une fois libéré de ses occupations professionnelles et quotidiennes et tout entier à son plaisir de retrouver sa ligne de création. Niché au cœur de la nuit, il renoue les fils de ses différents chantiers, le dessin, mais aussi ses assemblages de céramique, ses sculptures, associations de morceaux de bois disponibles pour un nouveau cycle de vie, gardien d’un royaume invisible veillant de sa plume ce monde de papier et d’encre de chine.

Jour après jour, Gad nourrit les excroissances difformes de ce pseudo cactus, de cette plante en prolifération constante dans son espace-temps intérieur. Sa plume ne quitte pas le papier, décrivant en lignes serrées, impliquées et convulsives l’extravagance des lignes et signes affleurant à la surface des plantes et du vivant en général. Partout des traits innombrables font passer des forces que les formes ne peuvent contenir, elles s’enroulent en nœuds très serrés, se gonflent de turgescences et de bourgeonnements impérieux, de turbulences et de tourbillons. C’est tout un monde vivant qui se recrée dans l’écoulement continu de l’encre de Chine sillonnée d’une multitude de traits protéiformes qui n’arrêtent pas, ne figent pas la vie dans des contours connus ou reconnus, mais la prolongent à l’infini en frémissements et vibrations. On y retrouve l’excellence des dessins d’observation (l’autruche, la marmotte, les coquillages, les noix, les portraits…) des formes très reconnaissables cette fois mais caressées par des souffles de traits infimes et des nuages de points expressifs, relais incertains d’interprétations possibles. Le dessin se fait membrane, surface d’échange poreuse à toutes les expressions de la vie sans se fixer de limite.

Gad Cohen vit et travaille à Deuil la Barre

« Formé aux métiers du spectacle vivant, je suis peintre décorateur de profession, et parallèlement, je continue à explorer différentes pistes en peinture, dessin et sculpture.

Au gré des matériaux que je peux glaner dans un périmètre proche, je construis comme un jeu d’improvisation (que j’ai pu pratiquer au théâtre notamment), en fonction dont ce que je dispose sur le moment. La limite et la forme sont induites par l’équilibre précaire généré par le ou les matériaux.

Les pièces sont conçues le plus souvent comme des tentatives (plus que comme des aboutissements)

L’utilisation de l’encre et du porte-plume pour le dessin me permet une exploration « sans filet » (pas de possibilité de gommer) et avec une économie de moyens. »

N’Doye Douts

Les quartiers populaires des villes, avec leur enchevêtrement diabolique et enjoué de formes et de graphismes, de matières et de couleurs, de constructions et de résidus, avec la très forte intrication des architectures et du vivant, le réseau bariolé des solidarités, étirent le tissu constitutif de la ville d’une manière constamment renouvelée. C’est un paysage qui change au gré des mouvements, des humeurs et des émotions tels les titres aux tableaux : passages, tourbillons, circuits, témoignages du temps, cadences, équilibres… C’est un tissu vivant, une peau qui réagit, qui laisse s’exprimer les émotions de la ville et de la vie.

Le désordre et l’encombrement des morceaux de carton, des collages de journaux déchirés, les embarras et les embouteillages des flux qui se faufilent, toutes ses choses qui se contaminent, se chevauchent ne sont que des points de départ, des amorces d’un processus de transfiguration qui « inverse la sélection » et met au premier plan de la perception la poésie de cette exubérance de formes et de couleurs, l’intimité du réseau de solidarité qui réunit tous ces éléments disjoints. L’artiste n’en finit pas de proposer sur ses toiles l’équivalent d’une dérive situationniste, l’exploration de la beauté cachée, du dynamisme secret qui se coulent dans le chaos des quartiers pauvres.

N’Doye Douts a fait ses études aux Beaux-arts de Dakar. Un quartier de cette ville, la Medina, l’a beaucoup inspiré : sa peinture explore et transfigure les enchevêtrements bariolés de formes, de matières et de couleurs, les contaminations réciproques de l’architecture et de la vie, les lignes autour desquelles la ville s’étire et flotte dans l’espace. Il prolonge aussi la grâce du monde de sa jeunesse dans une étonnante vidéo de 7 minutes, «Train train Medina», un abrégé de sa peinture qui fait le tour du monde.
Sa participation à Africa Remix en 2005 lui donne la notoriété; il circule, travaille et expose partout aux USA, en Europe, en Afrique et en Corée; Il est à l’écoute du monde.

Il est décédé à Dakar en juin 2023, après une tournée au Japon, laissant derrière lui une œuvre considérable.

Meek Gichugu

Le nom de Meek Gichugu, dans la langue des Kikuyus dont il est originaire, signifie « récolte des petits pois » : un petit pois qui s’agite entre les voyelles et les consonnes de son nom, une forme ronde, verte et parfaite comme le sésame ouvre-toi de sa création. Loin de créer dans le chaos et le désordre, ce démiurge semble hériter des schèmes les plus fondamentaux de notre tradition indo-européenne : dans ce monde et ce qui peut l’orner, le décorer, c’est le même ordre qui s’étend à différentes échelles, des sphères célestes jusqu’aux plus infimes perles d’un collier, « des trajectoires des astres jusqu’aux stries laissées par un peigne dans les cheveux », des arcs tracés sur la lune à ceux des palmes ou des sourcils…Le monde dessiné est à cette image, posé avec une singulière économie de moyens. Un ordre- de la nature- qui nous traverse, minéral, végétal et animal et auquel en retour nous participons à notre insu, ne serait -ce que dans l’élégance de la parure ou du vêtement : boas, queues de pie, guêpières, aigrettes… regardez les dessins de Meek


Sur cette création passe un vent léger et amusé qui incline les formes et les courbe avec malice ; un éros africain et fripon titille la géométrie et rivalise avec la nature pour inventer des ajustements ingénieux, des articulations souples au service de l’harmonie de rythmes et de rites d’un autre monde. Un liseré de couleur vient protéger la magie de ce monde dessiné, comme les frises des livres de notre enfance, qui ne la laisse pas s’échapper.
C’est aussi un jardinier. Dans la plupart de ses tableaux les motifs se développent sur la toile comme les plantes dans un parterre de jardin, ou comme les arbres dans la nature. Ils se répandent selon les aspérités du terrain, la pente, le vent dominant, l’humidité de l’air et du sol. Les formes ont quelque chose de tentaculaire, elles tâtent, testent, palpent pour explorer l’environnement, repousser des formes adverses, se mettre à l’abri de formes amies, trouver la tige autour de laquelle grimper. Il reste toujours sur la voie de la nature, une nature sauvage, non contrariée mais qui suit un ordre auquel sa main est toujours sensible. Dans son village de Ngecha au Kénya, il ne pouvait faire de peinture sans faire plusieurs choses en même temps, il travaillait au jardin, s’occupait des moutons. C’était sa façon d’être constamment en éveil, en contemplation, et toujours dans la peinture…


Meek Gichugu est né au Kénya en 1968; Il a peint très tôt et exposait son travail dès l’âge de 14 ans. Il a connu en 1991, à l’âge de 22 ans un succès fulgurant en vendant à la Galerie Watatu de Nairobi 90 tableaux d’un seul coup. Il est alors entré dans la collection d’André Magnin et celle de Jean Pigozzi. Une fois en France sa vie a été plus difficile, mais il a continué à peindre…

Franck Lundangi

Les aquarelles, avec une exceptionnelle maitrise de la transparence, donnent les clés d’une vision onirique du monde : Un personnage rêve tout en se donnant sous des profils divers qui se dédoublent, s’interpénètrent dans la plus subtile indistinction, celui de la conscience bien éveillée, les yeux ouverts, celui du rêveur qui a les yeux bien fermés, celui qui migre sous une forme animale…Son corps s’épanouit et s’évanouit en même temps dans un nimbe, un nuage, un sac amniotique où les couleurs se diffusent et laissent affleurer et se fondre des formes minérales, végétales et animales dans une osmose parfaite. Dans ce murmure des couleurs le dessin s’estompe en un trait délicat, une ligne rêveuse elle aussi qui n’assure plus les contours nets, qui n’identifie plus des formes mais suit les glissements progressifs d’une zone à l’autre. Les images surgissent d’un fond incertain, mais ne parviennent pas à la surface, elles se dérobent dans un mouvement de sac et de ressac. Tel objet qui pouvait venir à nous sous les apparences d’une brindille de bois repart et revient comme un insecte, puis un arc, un bougeoir, une danseuse très frêle. L’aquarelle est ainsi ce langage de la légèreté qui laisse entendre le « bruit de fond » des images, leur attirance pour un rêve de langage qui ne découpe pas, qui n’identifie pas, mais laisse entendre la contiguïté et la possibilité qu’ont les images du rêve de se substituer l’une à l’autre, de résonner entre elles et de résonner pour nous, spectateurs en quête de cette réserve de mystère dans les choses trop bien, trop mal comprises.  

Franck Lundangi, né en Angola, dans un pays en guerre, a été élevé au Zaïre avec onze de ses cousins. Pendant dix ans il a été footballeur professionnel dans les grands clubs d’Afrique. Sa peinture transcende le tumulte du monde. Elle est partout reconnue, elle s’expose aussi bien à Bandjoun Station, Au Cameroun, qu’à New York et Paris.

 Pour l’artiste, il y a un monde dont on ne peut faire le tour, toujours à renaître et qui n’en finit pas, étrange et mystérieux, bruissant d’un sens que personne ne peut s’approprier, plein de vibrations qui se font entendre dans la rencontre des cultures et la circulation des interrogations contemporaines. Ses symboles s’assemblent pour tisser le fil délicat qui réunit l’homme, l’esprit et la nature, pour suivre la circulation de la sève et de l’énergie dans ce grand Tout cosmique.

Franck Lundangi , vit et travaille à Briare (45), France.

Gastineau Massamba

Triptique « les Aveugles » 2020,  100 x 210 peinture sur papier

Avec cette série « peintures Noires » Gastineau Massamba revient à la peinture avec une technique mûrement réfléchie et originale par son éclairage, le rapport entre le fond et la forme, le doigté des touches de couleur…C’est une peinture- manifeste qui revendique le noir, sa puissance de métamorphose et d’invention, qui le pousse jusqu’à son point d’incandescence. C’est une couleur de peau et une perspective ouverte sur le vivant, une refonte du code noir et blanc, une façon de s’arrimer au monde, de déployer un espace indemne des blessures et violences subies, une révélation de la beauté, suffocante à force d’aborder, d’absorber les laideurs du monde.

Né à Brazzaville, Gastineau Massamba a été formé au Congo et aborde tous les mediums, pratique le dessin, d’extraordinaires coutures sur toile, la sculpture, les installations et performances. Il relie les cultures en se les appropriant, ici la lumière noire du Kongo conduit au noir du Caravage. Artiste international, travaille à Montreuil.

2023 « Mokili Banga ntâba» , Galerie Anne deVillepoix, Paris

2021 « MANDOLA.» , Galerie Anne deVillepoix, Paris 

2018 « Cierto Apego a Tradiciones », Museo Artes Decorativas, La Havane, Cuba

« Ego Logy », Inernational Cultural Institute, Venise, Italie2016 « God Save the King », Jack Bell Gallery, Londres.

Catherine Olivier

Dame de Pique, 2019, 20 x 20, Pyrogravure sur contreplaqué

Les filles du feu

 Cette « Dame de Pique » est un portrait, emblématique du travail de pyrogravure que Catherine  Olivier poursuit depuis plusieurs années : l’image surgit des empreintes que la pointe de feu a laissées en passant sur le bois, des réactions du subjectile à l’outil, de l’association intime secrétée entre l’incise, la morsure et la brûlure du feu et la douceur, la caresse d’un pinceau, de cette union paradoxale des contraires. Dans ce portrait le feu semble avoir embrasé la chevelure de ses flammes qui n’ont fait que laisser quelques traces légères sur les traits du visage.

Les autres dessins issus de sa main et de sa forge intérieure sont habités par ce souffle de feu ; Il passe à la surface, la fragilise et l’enfièvre, ravine et creuse des sillons où la couleur peut ruisseler, fluide et frissonnante de sens, éveillant une image latente dans la profondeur du bois, un portrait, une main avec ses lignes, un arbre, une maison avec un palmier, dans un sud lointain, les fragments d’une aile d’avion. A travers les flammes les choses sont affectées d’un léger tremblement, comme si elles se mettaient à vaciller, comme si dans la solidité et leur épaisseur elles retrouvaient leur être d’air et de souffle.

 Ces dessins constituent un ensemble étrange et très personnel, unifié par une gamme de couleurs sépia et nimbé dans la patine du temps, comme les archives d’un monde irréel. Cette Dame de Pique évoque la mystérieuse héroïne de Pouchkine et sa combinaison secrète pour gagner aux cartes, une figure adéquate pour cette artiste qui sait si bien apprivoiser le feu. Quant aux autres dessins, on se plait à imaginer qu’ils ont été retrouvés dans une villa antique ensevelie sous le feu ou dans les tiroirs d’une maison de famille. N’oublions pas que la maison d’enfance de Catherine a été détruite par le feu.

Catherine Olivier a été formée aux Arts-Déco de Paris, aux Beaux-Arts d’Angers. Elle a été révélée en 2007 au salon de Montrouge « Découvertes » Elle circule beaucoup, entre la Chine, le Brésil, le Bénin. Elle vit et travaille à Paris (Belleville)

Katayoun Rouhi

Les cartes de l’entre-monde

Les dessins et peintures de Katayoun Rouhi trouvent leur origine dans la grande tradition persane du 12ème siècle et les Miniatures. Au centre de sa recherche il y a l’approche du « monde imaginal », auquel la sensibilité et l’imagination peuvent avoir accès par le biais des résonnances ou retentissements intérieurs d’images privilégiées. Pour elle ce sont celles de l’arbre, de l’oiseau et de la petite fille à la robe rouge à pois blancs, des passerelles pour s’arrimer à ce qu’il y a de plus « natal » en nous, à tous les secrets enfouis dans l’âme.

Elle poursuit son exploration métaphysique dans un carnet de dessins très épurés, très limpides et poétiques. Le trait se fait fluide et ductile pour conduire dans le labyrinthe de l’âme ; il étire les lignes pour assurer le lien et la continuité des vivants dans la participation à la nature, au sol et au ciel, au minéral et au végétal. L’arbre se simplifie à l’extrême, se transforme en antenne pour capter cet autre monde. Katayoun le dessine comme s’il grandissait en elle entre terre et ciel, se courbait et se cambrait en pondérant les masses autour de lui avec une légèreté infinie, se pliait aux injonctions de la petite fille avec sa robe d’enfance de l’art, qui, en retour, a besoin de lui pour s’enfoncer dans son chemin d’ombre et de mystère, traverser les voiles de bleu. A parcourir le carnet, et même les trois dessins exposés, le regard se prend à considérer le dessin comme une cartographie intérieure de l’âme dont on peut lire le cours dans cette ligne axiale autour de laquelle le corps se déplie et s’enveloppe, se ramifie. La ligne de l’âme, la ligne de son horizon.

Le dessin est à la recherche des images les plus simples qui s’adressent directement à l’imagination, à ces images qui vibrent ou résonnent avec la plus grande intensité. Le regard peut s’arrêter sur cette vibration et la garder comme une réserve précieuse dans les tourments du monde, mais il peut aussi la prolonger en explorant à la pointe du crayon ou de la plume les quelques images qui le hantent. Un bon guide pour se lancer dans cette aventure intérieure, la lecture du texte le plus célèbre de cette tradition persane, « La Conférence des oiseaux » de Attar, ne serait-ce que dans la version réécrite pour le théâtre par Jean Claude Carrière.

Katayoun est né en Iran, pays qu’elle quitte à 19 ans, pour Lausanne puis Paris. Elle est diplômée des Beaux- Arts de Paris et de la Sorbonne. Elle croise peinture et poésie, à la recherche de son orient intérieur. Elle expose à Paris, Téhéran, Athènes, Los Angeles…, vit et travaille à  Boulogne Billancourt.

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