Irene Dominguez

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C’est avec Wilfredo Lam, Gherasim Luca, Guy de Gontaut qu’ à l’ultime bord du précipice du temps,
Irène, en gloire dans sa baignoire, filait le cours de l’eau
« …la musique semblait s’éloigner, s’éloigner, s’éloigner et de chaque traînée fuyante de cette musique nébuleuse se détachait toujours une note d’appel prolongé, perçant comme une étoile le crépuscule du silence. Encore ! Encore ! Encore ! Une voix au-delà du monde lançait un appel… Irène .. Irène … L’extase du vol rendait ses yeux rayonnants…

… Nous percevons alors, le symbole de l’artiste forgeant à nouveau dans son atelier, avec l’inerte matière terrestre, un être nouveau, impalpable, impérissable… »

D’après Portrait de l’artiste en jeune homme de James Joyce


Etudes

1976-1980 Bourse Cité des arts, Paris, France pays où elle réside actuellement.
1964 Arrivée à Paris, Rencontre avec Wilfredo Lam et Lou Laurin.
Ghaerasim Luca et Micheline Catty lui ouvrent les portes de Paris.
1957 Bourse de perfectionnement en céramique, Madrid, Espagne.
1954-1961 Etudes d’arts à l’université Catholique et à l’université du Chili, Santiago du chili.

Expositions les plus importantes

2015, Avril, Exposition Dominguez, Corporation Cultural de Las Condes, Santiago ;
Janvier, Hommage, exposition et présentation du livre « Le Tango de ma vie », Ambassade du Chili à Paris,
2014, Galeria Modigliani, Vina del Mar, exposition Les Dominguez
Participe avec Audrey Tautou au film de Michel Gondry, Microbe et Gasoil,
2013, Aquileia, Italie,
2012, Exposition galerie Ségur, Paris
HCE Galerie, St Denis
2011, Exposition de groupe, Unesco ;
2010 : tremblement de terre au Chili
2009-07-15 Galerie «El caballo Verde » Conception Chili.
2008 Galerie Traverse – Mers-les-Bains – France.

Les Maisons de Néruda – La Sebastiana – La Chascona avec Guy Gontaut et M Lam – Chili.
2007 Galerie « El caballo Verde » Conception – Chili.
Galerie le Mur Tordu – Montpellier.

Cité internationale des Arts – Paris.
2006 Espace UVA – Paris
Trieste – Italie
.
Espace CREA – Aulnay Sous-bois.
2005 Galerie Artgument – Evres.
Galerie Saint-Pierre – Limoges.
Petites Formats – Arte – Espace Santiago-Chili.
2005 Berlin – Hommage à Gabriela Mistral avec Pilar Dominguez.
Galerie Modigliani -Vina Del Mar – Chili.

2004 Château de Saint Ouen, France.
2003 Galerie « Cap-Horn », Paris, France.
Premier Prix « Salon Saint Ouen » Paris, France.
Musée National des Beaux Arts de Santiago, Chili.
2002 Galerie « Traverse » Mers-Les-Bains, France.

Galerie « La Latina » Paris, France.
2001 Galerie «Il Bostrico », Abiola Mare, Italie.

2000 Galerie « Espace 1789» Saint-Ouen, France.
Galerie «Caballo Verde », Conception Chili.
1999 Galerie «Modigliani » avec Lou Lauren Lam, Vina del Mar, Chile.
Galerie « Caballo Verde » – Conception – Chili.
1998 «Un peu de sentiments» «Institut Cervantès », Paris – France.
«Cité des Arts », Paris, France.

1997 « Un peu de sentiments », Galerie « Art Actuel » avec Lou Laurin Lam, Santiago du Chili.
Galerie « Modigliani » avec Guy de Gontaut, Vina Del Mar, Chile.

1996 Galerie « Seguier » avec Pilar Dominguez, Paris – France
Bibliothèque d’Ampezzo, Italie.
1995 «Le Mariage » Galerie Arte Actual » avec Lou Laurin Lam, Santiago du Chili.
1994 Galerie « Cona », Savone, Italie.
1993 «Nord-Sud » Galerie « Art Actuel » Santiago du Chili.
Galerie « Xavier Delanoy », La Garde Fresnet, France.

1992 «Corazones Partidos » Institut Chilien-Français, Santiago du Chili.
1991 Galerie « Xavier Delanoy », Paris, France.
1990 Galerie « Christine Weinman », Paris, France.
1989 Galerie « El Cerro »Santiago du Chili.
1988 Galerie «L’Usine », Paris – France.

Galerie « Viktoria», avec Lou Laurin Lam, Gotemberg, Suéde.

Galerie «Art Brazil », Paris, France.
1987 Galerie «Praxis » Santiago du Chili.
Galerie « Caballo Verde » Conception – Chili.
Espace Latino-Americain, Paris, France.
1984 «Tango », Galerie « Arte Actuel », Santiago du Chili.
1982 Galerie « Le Poisson d’Or », Paris, France.
1981 Galerie « Epoca », Santiago du Chili Galerie « Maria Théresa Sarlin », Avignon, France.
1980 « Maison de la culture » Genève Suisse.
Galerie «Alsace », Strasbourg, France.
Galerie « Le Calidière», Biarritz, France.

Institut Culturel de Las Condes, Santiago, Chili.
1978 «Cité de Arts », Paris, France.

1977 Galerie « Pacifico » Copenhague, Danemark.
1976 « Tepunk Fabrik Oberhausen » – RFA.
1975 Galerie « Violeta », Stockholm, Suède.
1974 Galerie « Paesi Nuovi », Roma, Italia.
1972 Galerie « Lirolay », Buenos Aires, Argentine. Fait partie du groupe des muralistes, Santiago du Chili.
1971 Gravures, Artistes Franco-Chiliens, Santiago et Valparaiso, Chili.

1970 Voyage au Chili.
1969 Maison de l’Amérique Latine, Paris, France.
Herming muséum, Danemark.
1968 «Cité de Arts », Paris – France.
1967 Voyage à Cuba Invitation au « Salon de Mayo ».
Galerie « El Patio », Santiago du Chili.
Galerie « Lirolay », Buenos Aires, Argentine.

1965 Peintures, Varazze, Italie.
1964 Peintures et Céramiques, Albisola Mare, Italie.

Irene en HCE, « au vif du sujet »

Dans son étude de la création le studio HCE a choisi des initiales pour de multiples raisons que nous évoquons dans notre présentation. Un motif pour nous déterminant est l’ouverture de l’initiale, qui contient une puissance de commencement, la prise d’initiative, le début d’un chemin à suivre. Des initiales peuvent se lire de multiples façons, engendrer la multiplicité des différentes manifestations d’un être ou d’une chose.
Au jeu HCE, Irene se pose spontanément sur trois mots qui éclairent sa création : Humour, Chaleur, Enthousiasme .

Humour

Regarder un tableau d’Irène, c’est se laisser surprendre par une puissance enjouée qui subvertit et déstabilise les apparences, par une vague qui provoque des remous au ras du quotidien et des images vivifiantes dans les interstices du perçu. De son « lointain intérieur » elle libère d’obscures pulsions qui viennent joyeusement à la rencontre du spectateur, tout un fond tragique qui essaime avec une infinie légèreté dans une kyrielle d’apparitions réjouissantes.
Un tableau parmi d’autres : une diagonale époustouflante engendre successivement Un pianiste patibulaire qui dans les touches de son piano se voit en danseur de tango Entraînant dans la danse une femme échevelée, froide et insensible à son partenaire Qui se dédouble elle-même dans son spectre transparent occupé à promener son chien Au pied du piano, juchée sur un impossible escalier, une jeune fille est dans l’attente, témoin incrédule de toutes ces apparitions.
Accroché au mur, comme une autre bulle de rêve, un miroir constitue un tableau à part entière, figurant un homme et une femme enroulés tête-bèche sous une couverture, sans doute le même homme et la même femme toujours unis dans la même incompréhension Une extraordinaire série de bleus orchestrée par un carré vert, juste à la sortie de la diagonale, emballe ces apparitions.
Tout jaillit en même temps, on ne retrouve plus d’origine de ce flux d’images : est ce le piano, le tapis rouge, la jeune fille sur l’escalier, le miroir, le spectre… le petit chien, … le spectateur interloqué surpris par cette danse se demande qui mène la danse …

Chaleur

La chaleur découle de la position humoristique face à l’existence : la danse de la vie se mène au dessus d’un volcan, d’un fond qui n’est pas bien gai (la solitude, l’impossible rapport sexuel, l’interrogation permanente sur tous ces petits bouts de vie qui mis bout à bout constituent une vie …) mais qui jaillit avec une telle profusion, une telle chaleur de formes, de couleurs, de mouvements qu’il s’en trouve transfiguré : au fond il y a bien un foyer, un feu lumineux qui diffuse de la chaleur et de l’enchantement dans les moindres recoins où nous conduit cette peinture.
Chagall a peint dans son « Paris à travers la fenêtre » le symbole qui fait de cette peinture un don de confiance et d’amour. Dans une gamme éclatante et nocturne de roses, de verts, de rouges et de violets, un c?ur sur la main apparait dans le bas du tableau. Chaque collectionneur des tableaux d’Irene a sans doute trouvé dans l’un des motifs décoratifs le symbole qui exprime au mieux le don et la chaleur humaine de la peinture.

Enthousiasme

Au sens propre du terme l’enthousiasme est le « transport divin », la force qui arrache à soi pour élever vers Dieu. Le monde d’Irene ne peut se saisir sans ce transport, ce ravissement, cet emportement, cette transcendance. Ses créatures sont bien terrestres, prises dans la pesanteur des choses mais sans perdre le vif désir de se presser vers le ciel.
D’où cet inventaire émerveillé des formes du mouvement (chutes et envols, enroulements, volutes, gonflement …) pour concilier la pesanteur et la légèreté. Toute une réflexion philosophique condensée en quelques images d’une justesse éblouissante.
Enthousiasme aussi le style de ce monde. Cette notion désigne une capacité de se tenir droit face aux problèmes de l’existence, et d’une manière particulière, donc propre à un auteur, ce qui fait qu’il est reconnaissable, identifiable dans la pluralité. Ce style est porteur, il va au plus sensible des problèmes, au vif du sujet, pour y trouver avec les ressources de la seule peinture (la palette des couleurs, les matières et les formes, toute l’histoire de la peinture) la seule position tenable.
Trois mots échappés de sa bouche, comme on dit que sa peinture lui échappe, mais lui échappe d’une main qui a toute l’expérience incorporée d’une existence intensément vécue, pour approcher ce point ou cette position, entre
Le fond tragique de l’existence et la joie, l’enchantement qu’on peut y trouver,
La froideur et l’insensibilité du monde de l’il y a et la chaleur qui y est donnée,
Entre terre et ciel, entre pesanteur et légère

HCE Galerie


Irene Dominguez & Guy de Gontaut
le tango, la danse de la vie


Le tango vient d’Amérique latine, de ces deux villes d’estuaire, Buenos Aires et Montevidéo .Il traine sa misère dans ce monde de bars de marins et de filles perdues, éperdues qu’Irene peint inlassablement. Il y nait de la rencontre de rythmes, de danses et de thèmes des 3 continents, l’Amérique, l’Afrique, l’Europe et rassemble dans la même fièvre les habitants des faubourgs et les gauchos avant de se lancer à la conquête de l’Europe. Il fait résonner des mots chargés d’exotisme : fandango, bolero, milonga, milonguita…

C’est à Paris qu’il est reconnu et trouve la consécration, avec ce « petit français », « el francisco » Carlos Gardel qui le fait rayonner, chanter et danser dans toute l’Europe. Comme Irene, il réunit, rassemble et tisse des liens, il parle à tout le monde
Tous deux puisent sans vergogne dans le fond de l’exil et déclinent la perte, le désespoir, la nostalgie pour en distiller la légèreté, l’ébriété, le plaisir fugace et la volupté de vibrer, les pieds au ras du sol et la tête ailleurs.
Le tango, la danse et la chanson à la fois, est dans le mouvement et la syncope, l’arrêt du mouvement qui laisse à l’autre la possibilité d’improviser, de se déployer autour de son/sa partenaire, de le surprendre avec cette offensive inventive des jambes, du torse et de la tête…Il s’enfonce dans l’œuvre d’Irene, dans l’éternité différente de l’homme et de la femme, il fait jouer la dualité du couple, si proche et pourtant si séparé.
Irene pousse si loin le tango qu’elle le laisse jouer dans toute son oeuvre, sur des pistes totalement improvisées et improbables, tables, pianos, fraises, nuages et dans des contextes insolites…Elle invite des fragments des encres de Guy dans ses compositions, elle laisse son partenaire improviser quelques pas de danse sur sa toile, ne serait- ce que pour habiller de ces visions d’encre ses figures de femmes à l’incarnation évanescente.
Ce soir Irene chante le tango pour accompagner les flux, les rythmes, les rituels de Guy et ses mouvements de danse. Elle fait entendre dans le tango, mais aussi dans sa peinture et celle de Guy, la virtualité ou la puissance de produire des figures sans cesse renouvelées de la vie à deux, de susciter des réactions inattendues dans ce jeu de l’attente et du hasard. Elle chante pour Guy et pour nous « la danse de la vie ».