Nu Barreto

PresentationOeuvresBiographieTextes

Nu Barreto est né en Guinée Bissau. Il vient en France en 1989 et fait de bonnes études dans les domaines de la photographie et de l’image. Il a une vision très critique du monde mis à mal par la mondialisation. Sa peinture est engagée dans la dénonciation des plus grandes monstruosités orchestrées sur notre planète…

Sur fond de couleur « funguli », l’aspect blanchâtre que prend la peau noire quand elle est victime de carences, Nu Barreto pose des humains jetés dans le monde comme des ombres. Les formes, les îlots de couleur disent tout d’une existence d’acrobates ou de funambules, de la vie suspendue à un fil, à la recherche du sens et de la voie à suivre au -dessus d’un monde en bribes.

Il circule entre les mondes (le Portugal, le Brésil, Le Mozambique, Macau…) et entre les langues (Français, anglais, portugais) mais aussi entre l’amertume du désespoir et l’esprit vif- argent de sa création.

EXPOSITIONS INDIVIDUELLES

2013
Galerie Kalao -Bilbao, Espagne
UB Anderson Gallery – Buffalo / New York, USA

2007
Galeria Imerge – Porto, Portugal
Galerie Art d’ailleurs d’aujourd’hui – Paris

2004
La Cesi – Mont St Aignan, France

2002
Place de l’Hôtel de Ville – St Quentin, France
Air France – Rouen, France

2001
Mairie de Darnetal – France

1998
Exposition Universelle “Pavillon de la Guinée” – Lisbonne, Portugal

EXPOSITIONS COLLECTIVES

2015
La Voix de l’Afrique – Musée Kino-Kino Sundnes, Norvège

2014
Art Pour La Paix Unesco Paris, France
“Télégramme ” Hôtel de Ville de Pierrefitte, France

2013
Art Shopping Musée de Louvre / Paris, France
Musée Boribana – Dakar, Sénégal
Art Monaco 2013

2012
Fundaçâo/Museu Arpad Szenes-Vieira da Silva (Fundaçâo PLMJ-100 Obras 10 Anos) – Lisboa, Portugal

2011
Fundaçâo da América Latina (Galeria Marta Traba / Arte lusôfona) Sâo Paulo, Brasil
Been Penc 3 (Résidence) – Angers, France
Galeria Marcelo Neves (MN) – Sâo Paulo, Brasil
Draveil (Trans Aide), France
Rhizome “Utopie ” Torcy (77), France

2010
Salon africain du Design – Cotonou – Bénin- OFF Bienal 4 (Bienal de Sâo Paulo), Brasil
Fesman (Festival Mondial des Arts Nègres) – Dakar, Sénégal
Salon SNBA 2010 Louvre – Paris, France

2009
La porte étroite ? Kunstraum Kreuzberg – Berlin, Allemagne
CPLP – Paris (Espace Champerret), France
Rencontres Culturelles interethniques – Evreux, France

2008
Draveil (Trans Aide) – France
UMOA – Lomé, Togo

2007
Centre culturel des rencontres de Neumünster (CCRN)- Luxembourg
Lusovideografia – Oi Futuro – Rio de Janeiro, Brasil
Musée de la cité des sciences de la Villette “Quand l’Afrique s’éveillera” – Paris

2006
Afrique Europe -rêves croisés (Atelier des Tanneurs) – Bruxelles, Belgique
MUVART- Muséu nacional de arte de Moçambique
Biennale d’art africain contemporain, DAKART – Sénégal
Conseil régional de la Haute Normandie (regard sur le cinéma du Sud)- Rouen – Harmonia Mundi, Rouen

2005
Rhizome, Torcy
Tranches de l’art, Paris
Âs portas do Mundo-Pluralidade na Lusofonia – Palàcio D.Manuel I – Évora, Portugal
Museu nacional de beaux arts, Rio de Janeiro, Brasil
Luanda, Angola
Sâo-Tomé
Maputo Moçambique (centre culturel Franco-Mozambicain)
Dili-Timor
Salon d’automne – Paris, France

2003
Galerie Saigest – Strasbourg, France
Bibliothèque de Neuville Chant d’Oise, France
Harmonia Mundi – Rouen, France
Galerie Forum des Arts – Rouen, France
Salle municipale de Bonsecours, France

2001
Artec – Hong Kong, Chine
Galerie Delaunay – Paris, France
Salle Jacques Brel – Fontenay / bois, France

2000
UNESCO – Paris – France
Galerie Forum des Arts – Rouen, France
Journées panafricaines – Evreux, France
6e Salon des Artistes de ta Madeleine – Evreux, France

1999
UNESCO – Paris, France

1998
Hôtel de Ville – Bobigny, France
CAP MAG Espace Champerret – Paris, France
Galerie Renoir “Racines noires” – Paris, France
Biennale CPLP, Cap Vert

1997
CAP MAG Espace Champerret – Paris, France

RÉALISATIONS

2014
Workshop “Jeunes artistes” Bissau / Guiné-Bissau

2013
Workshop Burchfield Penney Art Center – Buffalo/ New York, USA
Workshop UB Anderson Gallery – Buffalo/New York, USA

2012
Livre de contes “Pluralidade linguistica” – Édition Union Latina, France

2005
Illustration du conte ; La princesse, les cauris et te baobab de Massamba Gueye¬ Union Latina, France

2004
Création de deux personnages de BD : TINBOM et SINBOM
Coordonner ta réalisation d’une fresque pour les enfants de la Guinée-Bissau (ART CHILD-UNESCO)

2003
Couverture du livre “Cobaz di Amor’ de Carlos Vieira

1998
Fresque murale collective de la biennale artistique CPLP, Cap Vert

RADIO – PRESSE – TÉLÉVISION


2013
Emission Plus d’Afrique “Canal+” France
RFI (Portugais) -Expo: Cultura para a Liberdade – Bilbao, Espagne
Le Soleil -Dakar/Sénégat -Expo : La Ville, la Jungle
TFN -Dakar/Sénégat -Expo : La Ville, la Jungle
Challenger News – Burchfield Penney Arts International Center-Buffalo/USA 2010 – TFN (Fesman), Dakar/Sénégal

2006
Interview « Radio Vatican
Interviewe BBC « Programme en Portugais » Biennale de Dakar

2004
Revue Âfrica lusofona, Portugal

2003 -TV FRANCE 3, France
Journal PARIS NORMANDIE, France

2001
Journal PARIS NORMANDIE, France

2000 -Journal LA DÉPÊCHE, France
Journal PARIS NORMANDIE, France

1998
Couverture de la revue CAP MAG, France
Journal DIARO DE NOTICIAS, Portugal
TV RPT AFRICA, Portugal

1997
Radio RFI, France

FORMATION


1993 – Ecole de Photographie 4AEP Paris, France
1994 à 1996 – Ecole Nationale des Métiers d’Image – Gobelins Paris, France

COLLECTIONS PRIVEE NATIONALES ET INTERNATIONALES

– Fundaçào PLMJ / Lisboa, Portugal
– Fondaçào Pro-justitiae / Porto – Portugat *Représenté par ta galerie Kalao – Bilbao, Espagne.

Pour construire demain - Technique mixte marouflé sur toile - 2015, 130x130cm

Nu Barreto
Guinée-Bissau / Ile de France

La peinture de Nu Barreto dérange, comme il le dit,
«Un art qui ne dérange pas n’a pas de vie».

L’artiste “ empoigne” avec une vigueur peu commune les armes que lui donne la peinture- la composition, le jeu des formes et des couleurs, les graphismes-pour aller jusqu’au bout de la vision critique d’un monde que l’oppression et tous ses effets ont rendu chaotique, dérisoire, mais aussi pour faire surgir tous les ressorts poétiques incarnés dans les attitudes et les gesticulations des humains qui se tiennent debout face à cet univers mortifère.

Sa peinture prend ses racines et trouve ses fonds dans la misère de l’Afrique, dans cette couleur « funguli » qui désigne l’aspect blanchâtre ou grisâtre de la peau noire quand elle est victime de carences.

Les êtres humains sont des ombres jetées brutalement dans l’existence, ils atterrissent sur des pistes de fortune sans trajet ni projet. A peine peut –on dire d’eux que ce sont des sujets ! Très peu « objectivés », inachevés, amputés la plupart du temps, sombres comme le fond d’où ils émergent, ils font littéralement des pieds et des mains pour s’accrocher aux fils de la jungle sociale.

L’espace est arbitrairement quadrillé, délimité par des lignes fines et colorées, par des fils qui ne mènent à rien; ils traversent les ombres en suggérant les voies entortillées, embrouillées de la fortune, une existence enchevêtrée.

Des échelles surgissent dans l’espace fragmenté, fantomatiques, spectrales; elles manquent de pied ou d’assise pour s’élever. Grossièrement stylisées, peu crédibles, ce sont les signes ironiques d’un discours mystificateur.

Des collages de journaux attestent de l’existence du monde et de la marche de l’histoire, disent la souffrance et l’injustice qu’il inflige et les slogans dérisoires qui y répondent, la paix, la construction de l’avenir, la justice sociale… Tout cela se présente en bribes, en morceaux, en lambeaux pour des pantins désarticulés mais gesticulants, fourvoyés sur des voies de fortune ; voilà les effets que l’humour noir met à nu, à vif.

Toutefois, au bord du gouffre ouvert par le désenchantement et la dérision, l’artiste retrouve au bout de son pinceau, et peut être dans sa conscience, cette illumination de la légèreté, ce sentiment de la « mansuétude infinie de l’existence » qui permet de « danser » quand on ne peut plus « marcher ».

La peinture de Nu Barreto dit tout sur cette conversion du regard et sa transfiguration esthétique, sur la puissance de « survie » qui animent ces existences précaires et vouées par la force des choses à déployer des ressources que la vie ne donne pas, que l’on rencontre dans l’art du cirque et les inventions des saltimbanques : la sur/vie à envisager non comme une vie réduite au minimum mais comme une « surabondance de vie », la vie conçue comme un exercice de haute voltige. Les silhouettes des êtres humains jetés comme des pantins désarticulés laissent émerger des capacités insoupçonnées : l’agilité vitale de l’acrobate et de la danseuse de corde, l’équilibre du funambule, la formidable invention gestuelle de ces êtres voltigeant à tous les vents. Le peintre retrouve le message que la peinture (Chagall, Toulouse- Lautrec, Seurat…) a cherché dans le monde du cirque, cet être « mercuriel », de vif-argent qui franchit tous les seuils de la vie et de la mort, les défis du corps lancés à la pesanteur.

Nu Barreto circule depuis longtemps entre les continents (L’Afrique, l’Europe, l’Amérique) entre les langues (portugais, français, anglais) entre les lieux réservés à l’art (biennales, galeries, ateliers) et s’est forgé une identité d’artiste très forte entre engagement et pensée, entre un fond de désespoir au goût amer et la force de création : il peut faire apparaître le vif-argent au fond du sombre , il sait empoigner les couleurs les plus vives pour porter des coups de bleu ou de rouge dans l’absurdité et y frayer de nouveaux chemins. Il sort de sa palette un monde intensément habité par l’énergie que le désespoir tient en réserve. Il ouvre sur des possibles qui vont bien au-delà de l’œuvre, à n’en plus finir.
La magie de l’art?

Georges Quidet pour HCE Galerie